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Le temps est-il venu de cesser de conduire? Considérations et étapes

Conduire un véhicule procure la liberté et l’autonomie. Vous pouvez aller où bon vous semble, quand vous le voulez. Les Canadiens sont considérés comme étant les plus dépendants de l’automobile. Il n’est donc pas étonnant que l’automobile soit le moyen de transport préféré de beaucoup d’entre nous. Malgré tout, et en dépit de notre attachement à l’automobile, il peut arriver un moment où il devient plus prudent de renoncer à conduire.

Prévoir la possibilité d’abandonner la conduite automobile peut vous éviter un stress inutile le moment venu. Dans les faits, planifier ce moment pourrait vous permettre de cesser progressivement de conduire, au moment qui vous convient le plus. Pour vous aider, nous avons préparé quelques considérations utiles. 

Pour savoir si vous devez arrêter de conduire, voici 5 aspects à envisager :

Cesser de conduire peut vous faire économiser de l’argent

La conduite et l’entretien d’un véhicule coûtent cher. Les coûts dépendent de la voiture que vous conduisez et de votre fréquence de conduite. La CAA propose un calculateur de coûts de conduite pour vous aider à estimer le coût annuel de votre voiture. Nous avons fait une simulation en choisissant une Honda Civic EX Coupé 2 portes 2018 parcourant 20 000 km en Ontario, et le coût s’est élevé à près de 10 000 $ par année.

Les économies réalisées en n’ayant pas à conduire pourraient financer d’autres alternatives, comme les transports publics, les taxis ou des options de covoiturage comme Uber. Tant le coût que la disponibilité de ces options dépendent évidemment de l’endroit où vous habitez.

Suggestion : Utilisez l’outil CAA pour calculer combien coûte annuellement votre voiture. Examinez ensuite les options disponibles dans votre municipalité. Combien coûte le transport en commun? Pouvez-vous profiter de tarifs spéciaux réservés aux aînés, même pendant la journée? Combien coûte le trajet en taxi ou avec Uber pour vous rendre à vos endroits préférés? Évaluez le coût mensuel pour déterminer quelles seront vos économies si vous cessez de conduire.

Conduire moins est mieux pour l’environnement

Conduire moins est une mesure concrète que les particuliers peuvent prendre pour réduire la pollution de l’air. On compte environ 18 millions de voitures sur les routes du pays et la plupart d’entre elles fonctionnent encore à l’essence. Un véhicule de passagers produit environ 5 à 9 tonnes de gaz à effet de serre par année. Les émissions de votre véhicule représentent environ la moitié du dioxyde de carbone (CO2) émis par votre ménage. Il est donc évident qu’un changement de conduite peut avoir un impact important à ce chapitre.

À mesure que la demande pour des solutions de rechange à la voiture personnelle augmentera, les options de transport en commun se développeront et évolueront – vous pouvez contribuer à ce changement.

Votre état de santé peut aussi avoir un impact sur votre capacité à conduire en toute sécurité

La conduite d’un véhicule fait appel à des habiletés visuelles, cognitives, physiques et spatiales. Lorsque vous souffrez d’un problème de santé qui impacte l’une de ces habiletés, votre capacité à conduire pourrait être diminuée. Votre équipe médicale pourra vous fournir une évaluation. De même, les professionnels de la santé sont tenus dans certains cas de signaler les conditions médicales constituant un risque élevé. Voici quelques exemples de problèmes de santé pouvant nuire à la conduite automobile :

  • Les troubles de la vision, comme le glaucome, la cataracte ou la dégénérescence musculaire, peuvent avoir un impact sur la conduite. L’évolution de certaines affections peut être ralentie, voire inversée, grâce à un traitement. De plus, les yeux peuvent devenir plus sensibles à la lumière en vieillissant, ce qui nuit à la conduite. Il est important donc de porter des lunettes de soleil. 
  • La perte auditive peut nuire à votre capacité à entendre les klaxons, les véhicules d’urgence ou autres sons liés à la conduite d’un véhicule. Il peut être utile de subir un examen de l’ouïe et d’utiliser des appareils auditifs.
  • L’arthrose, l’ostéoporose et d’autres affections limitant la souplesse, le mouvement et la robustesse peuvent nuire à la capacité de conduite, comme pour freiner ou tourner la tête pour vérifier un angle mort. Votre temps de réaction peut également être affecté. Si la perte de mobilité vous inquiète, vous pouvez envisager de consulter un ergothérapeute pour obtenir des conseils.
  • Certains médicaments entraînent des effets secondaires comme une vision floue, des tremblements et de la somnolence. Votre médecin ou votre pharmacien pourra vous indiquer si les médicaments que vous prenez peuvent nuire à la conduite de votre véhicule.

Vous pouvez aussi suivre un cours de perfectionnement

Plusieurs écoles de conduite offrent de tels cours.  Cela peut s’avérer utile si la conduite automobile vous rend anxieux, ou pour maîtriser certaines habiletés particulières, comme la conduite en hiver.  

La conduite automobile favorise les liens sociaux, ce qui s’avère prioritaire pour vieillir en santé

Elle permet en effet de se rendre rapidement chez des amis ou à des activités. En cessant de conduire, vous devrez élaborer un nouveau plan ou une nouvelle routine pour continuer de pratiquer certaines activités que vous aimez et éviter l’isolement social. L’isolement n’est pas inévitable, mais vous pouvez prendre des mesures pour le prévenir. De plus, prendre les transports en commun est une occasion de rencontrer des gens.

Comment se préparer à cesser de conduire

Idéalement, vous aurez la possibilité de vous préparer à cesser de conduire au moment qui vous convient le mieux. Vous pouvez conduire moins souvent et commencer à utiliser d’autres façons de vous déplacer.   Voici quelques conseils pour vous aider :

Parler à la famille ou aux amis de votre intention d’arrêter de conduire

Pouvoir discuter de vos intentions avec des personnes de confiance peut s’avérer utile.  La famille ou les amis peuvent aussi être disposés à vous aider dans votre choix, par exemple en offrant de vous conduire à des rendez-vous ou à une activité régulière.

Dresser la liste des alternatives à la conduite

Examinez les options qui existent dans votre communauté. Parlez à vos amis qui ne conduisent pas pour savoir ce qu’ils font. Consultez des programmes destinés aux aînés pour savoir s’ils connaissent des services que vous ignorez. Voici quelques options.

  • Transports en commun – renseignez-vous sur les programmes ou les économies réalisées en fonction de l’âge
  • Taxis ou programmes de covoiturage comme Uber
  • Autres services de conduite privés
  • Navettes communautaires vers les épiceries ou autres endroits populaires
  • Garder votre véhicule et demander à quelqu’un d’autre de le conduire pour vous (vérifiez auprès de votre compagnie d’assurance si cette option vous convient en sachant que vous ne bénéficierez pas des mêmes économies avec cette option)

Envisager de déménager plus près des services de transports en commun

Les centres plus urbains ont tendance à offrir de meilleures options de transport en commun. Vous pouvez aussi avoir la possibilité de vivre dans un endroit où vous pouvez marcher pour profiter des programmes et services. Le fait de quitter votre communauté actuelle n’est pas nécessairement idéal, car vous pourriez perdre aussi vos contacts sociaux. Si vous envisagez que votre logement fait partie de vos objectifs de vieillir en bonne santé, il peut être intéressant d’évaluer les transports en commun et la facilité de se déplacer à pied dans le cadre de cette décision.

Modifier peu à peu vos habitudes de conduite

Il n’y a aucune raison de cesser brusquement de conduire, à moins qu’un imprévu ne provoque cette situation. Commencez plutôt à recourir à d’autres alternatives que l’automobile. Essayez votre système de transport en commun. Pensez à inviter un ami ou un membre de la famille. Essayez d’utiliser le service Uber ou un autre service de covoiturage.  Avec le temps, vous serez plus à l’aise de le faire et pourriez même préférer cette formule!  

Ouvrir un compte pour connaître vos frais de transport

Vous pouvez envisager d’ouvrir un compte bancaire séparé pour l’argent destiné au transport en commun. Lorsque vous n’aurez plus de voiture, vous pourrez transférer une partie des frais d’utilisation dans ce compte bancaire. Ce compte peut servir à payer les taxis ou le covoiturage ou acheter votre carte de transport en commun.

S’impliquer dans des initiatives de mobilisation locales pour améliorer les alternatives à la conduite automobile

Plusieurs municipalités demandent à des particuliers ou à des comités de s’impliquer avec le concept de collectivité-amie des aînés. Il est important d’avoir des options de transport en commun et de s’assurer que les rues soient sécuritaires pour les piétons de tous âges dans les communautés. Si vous croyez que des améliorations sont requises dans votre milieu de vie, recherchez des groupes qui travaillent déjà sur la question et auxquels vous pouvez contribuer. Des rues bien éclairées, des abris d’autobus qui protègent des intempéries, des rampes d’escalier, des trottoirs bien entretenus, l’accès à des toilettes et l’allongement du temps pour traverser aux feux de signalisation sont des façons simples mais importantes d’aider les gens à se déplacer plus facilement et en toute sécurité.

L’arrêt soudain de la conduite

Vous devrez peut-être arrêter de conduire soudainement à cause d’un problème médical comme un accident vasculaire cérébral ou une crise d’épilepsie. Voici quelques conseils utiles si vous faites face à cette situation ou pour aider quelqu’un qui la subit :

  • Reconnaissez qu’il est normal d’avoir de la peine de perdre la capacité de conduire – c’est un changement significatif. Le chagrin peut survenir lorsque l’avenir n’est plus ce que nous avions imaginé. Vous pouvez regretter la perte d’autonomie ou la joie que vous procurait la conduite d’un véhicule. Il faudra du temps pour surmonter cette situation, mais sachez qu’il est possible d’aller de l’avant et de continuer à profiter de la vie.
  • Soyez indulgent envers vous-même, ou un proche si vous aidez quelqu’un qui n’est plus en mesure de conduire. Reconnaissez que vous éprouverez toute une gamme de sentiments lorsque vous ferez face à cette situation. Même si vous commencez à reprendre le dessus, vous pourriez ressentir de la tristesse ou de la colère à différents moments de la journée.
  • Si la perte du permis de conduire est attribuable à un problème médical, il existe peut-être un groupe de soutien que vous pouvez joindre pour vous aider à traverser cette période difficile. Votre équipe médicale pourra être en mesure de vous en suggérer un. Dans un groupe de soutien, vous comprendrez peut-être que vous n’êtes pas seul à vivre cette expérience.

Le fait d’abandonner la conduite automobile peut susciter une certaine honte. Vous pourriez le voir comme un signe de faiblesse, qui peut certainement avoir un impact sur la perception de soi. Mais nous pouvons changer cela. Nous savons que la dépendance de la société envers les voitures est problématique pour le changement climatique, et puisque de plus en plus de gens optent pour des alternatives, les systèmes de transport en commun devront s’améliorer. En envisageant de renoncer à conduire, vous pouvez avoir l’occasion de percevoir la situation comme un choix personnel – et montrer l’exemple pour aider les autres à changer eux aussi.

Références : Portail McMaster Optimal Aging – Changing Gears: Making a Plan for Retiring from Driving lesson