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Comme plusieurs autres formes d’oppression, l’âgisme se manifeste à différents niveaux. L’âgisme existe au sein des institutions et des communautés, dans les relations interpersonnelles, et peut même être autocentré. Dans les faits, on peut être à la fois victime de l’âgisme et le perpétuer, le plus souvent sans même s’en rendre compte.
Pour une introduction à l’âgisme, lisez : Qu’est-ce que l’âgisme?
Voici quelques exemples d’âgisme au quotidien sur lesquels on peut réfléchir. Si certains cas peuvent sembler mineurs, on doit tenir compte de l’impact cumulatif de ces interactions et de ces messages. L’âgisme nous est inculqué dès le plus jeune âge. Le fait de vouloir éliminer les stéréotypes âgistes dans notre vie quotidienne fait partie des efforts pour éradiquer l’âgisme.
Dire à quelqu’un qu’il est « jeune de cœur » peut sembler un compliment. Mais voyons voir ce que cela signifie réellement. Peut-être voulez-vous dire que cette personne possède beaucoup d’énergie et d’enthousiasme, ou adopte un comportement ou des activités que vous associez à la jeunesse. Pourquoi associons-nous ces traits à la jeunesse? Les aînés ne forment pas un groupe homogène. Complimenter quelqu’un pour indiquer qu’il est « jeune de cœur » reflète l’idée que jeune = bon et âgé = mauvais.
Cela survient presque à notre insu. Quelqu’un vous révèle son âge, et cette personne est plus vieille que vous le pensiez parce que vous avez évalué son âge en fonction de son apparence. Vous allez peut-être exprimer de la surprise pour la complimenter. Mais encore une fois, constatez que le sous-entendu ici, c’est qu’il y a quelque chose de mauvais à avoir l’air « vieux ». L’apparence d’une personne ne peut pas nous révéler son âge, et quelle en est l’importance de toute façon?
Cela se rapporte aux deux premiers exemples. Vous pourriez être étonné de découvrir une activité à laquelle s’adonne une personne plus âgée. C’est parce de façon subconsciente, nous avons adopté l’idée que certaines activités sont réservées aux jeunes. On pourrait croire qu’en vieillissant, nous sommes censés ralentir ou être physiquement ou mentalement incapables de faire certaines choses – comme s’il s’agissait d’une vérité de La Palice! Ce n’est pas le cas.
Pourquoi voudriez-vous avoir 39 ans à jamais si ce n’est pas parce que vieillir a une connotation négative? Ne vous sentez pas mal à l’aise si vous l’avez dit. C’est le cas de beaucoup de gens. Voilà l’occasion de réfléchir à l’âgisme intériorisé et autodirigé.
Pourrait-on, une fois pour toutes, oublier l’idée qu’il existe des vêtements appropriés en fonction de l’âge et laisser les gens s’habiller à leur guise? Si ça ne fait de mal à personne, pourquoi s’en inquiéter?
C’est de l’âgisme éhonté et une fausseté. Cette affirmation implique que les personnes plus âgées ne peuvent pas changer ni apprendre du nouveau. Elle reflète l’âgisme en milieu de travail, où les possibilités de formation ou de perfectionnement professionnel ne sont pas toujours offertes aux travailleurs plus âgés. En vieillissant, nous ne perdons pas notre capacité à apprendre et à changer.
Parler à un aîné comme si on s’adressait à un enfant décrit la tendance à parler plus fort, plus lentement et parfois à changer les mots utilisés. Cette façon de faire est une forme d’infantilisation, qui consiste à traiter quelqu’un comme un enfant. À moins qu’une personne plus âgée ne vous demande de parler plus fort ou plus lentement, vous n’avez pas à le faire simplement en raison de son âge. Si cette personne ne comprend pas ce que vous dites, elle vous demandera de l’expliquer à nouveau.
Avouez-le : vous vous dites probablement « je suis vieux » lorsque vous ressentez de la souffrance, de la douleur ou un trou de mémoire. Ou peut-être avez-vous dit à un ami ou à un membre de la famille « tu es vieux » parce qu’il n’avait pas le goût de sortir ou de faire une activité. Ces phrases sont tellement répandues que la plupart d’entre nous ne prennent pas le temps de réfléchir à ce que nous disons. Le mot « vieux » est souvent associé à la négativité. Quand les gens disent « tu es vieux », ce n’est généralement pas pour signifier des qualités comme la sagesse, la valeur, l’énergie et la capacité à s’adapter. Vous pourriez vous surprendre à le dire – et à vous corriger ensuite. Votre exemple servira aux autres.
Il n’est pas rare de vouloir changer des choses concernant notre apparence. L’amour total de soi peut sembler être un objectif noble. On doit cependant reconnaître que notre apparence change naturellement avec le temps.
L’apparition des rides est normale et n’est pas un signe de faiblesse ou de manque de mérite. (évidemment, l’exposition au soleil et le tabagisme peuvent accélérer le vieillissement normal de la peau, mais ce n’est quand même pas un signe de faiblesse ou un manque de mérite!). Pourquoi les rides ne sont-elles pas un signe de beauté?
La couleur des cheveux est un autre facteur à tenir compte. Heureusement, il existe une tendance en faveur de laisser la couleur naturelle des cheveux.
L’importance de l’industrie des produits antivieillissants témoigne de l’ampleur de ce problème. Le marché mondial des produits antivieillissants a été évalué à 60,42 milliards (US$) en 2021.
Tant les produits que les procédures pour lutter contre le vieillissement sont souvent davantage destinés aux femmes – ce qui témoigne d’un âgisme sexué. Combattre le vieillissement, c’est vivre en sens inverse, car le vieillissement n’est pas une maladie à vaincre, mais plutôt un phénomène naturel de la vie. Le sujet est délicat, car nous sommes constamment bombardés de messages voulant que tout signe de vieillissement soit mauvais et qu’il faut agir. Résister à ce message est audacieux et progressiste.
Viser à combattre l’âgisme est une étape importante et quelque chose que nous pouvons tous faire.
Pour lire d’autres exemples d’expériences d’âgisme et savoir comment y remédier, lisez : 5 signes que vous êtes victime d’âgisme et mesures à prendre La prévention et la lutte contre l’âgisme font partie intégrante de notre travail de mobilisation de RTOERO et l’un des objectifs de la Fondation RTOERO.
