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Les deux termes sont fréquemment utilisés sans distinction, mais veulent-ils dire la même chose? Non justement. Leur différence, les implications et les solutions possibles sont examinées dans un rapport de la Toronto Metropolitan University 2022 report from the National Institute on Ageing (NIA) dont le titre est « Understanding Social Isolation and Loneliness Among Older Canadians and How to Address ». La production du rapport a été rendue possible grâce à une subvention accordée en 2018 par la Fondation RTOERO et la générosité de ses membres et de ses donateurs.
L’isolement social correspond à une déficience mesurable dans le nombre de relations sociales qu’une personne a, soit la fréquence de son interaction sociale et le nombre de liens qu’elle entretient.
Bien que la solitude soit liée à l’isolement social, elle est davantage subjective. C’est la sensation désagréable que vous avez lorsque vos relations sociales sont peu nombreuses et intéressantes. C’est pourquoi une personne peut être entourée d’un grand nombre de personnes (de sorte qu’elle ne semble pas isolée) tout en ressentant le poids de la solitude. À l’inverse, une personne peut avoir un nombre limité de relations, bien que suffisantes parce qu’elles sont de très bonne qualité et peut ne pas se sentir seule.
Bien que les deux expressions aient des significations différentes, leurs répercussions sont reliées tout comme les approches de ces deux phénomènes.
Un sondage mené en 2019 par l’Angus Reid Institute a démontré que les personnes qui sont très isolées sont également plus susceptibles d’être très solitaires. Qui plus est, si le manque de contacts de qualité peut mener à la solitude, les efforts visant à réduire l’isolement social grâce à des activités collectives, peut alors permettre de créer des relations signifiantes.
Il est difficile de quantifier le problème au Canada car le pays n’a aucun moyen courant pour mesurer l’isolement social et la solitude de sa population et en assurer le suivi. La recommandation suivante figure dans le rapport : « Adopter des définitions nationales cohérentes et viser surtout à bien cerner la portée actuelle de l’isolement social et de la solitude au Canada ».
On cite également dans le rapport qu’une analyse documentaire d’ouvrages canadiens a permis d’établir qu’environ 16 % des Canadiens âgés sont socialement isolés, et qu’environ 30 % sont à risque de le devenir.
Les données recueillies de 2008 à 2009 dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) montrent que 24 % des Canadiens âgés de 65 ans et plus désiraient pouvoir participer à un plus grand nombre d’activités sociales. Et qu’environ 19 % des Canadiens de 65 ans et plus affirment se sentir seuls.
Vous vous demandez si vous êtes aux prises avec la solitude ou l’isolement social. Nous mettons à votre disposition dans ce message des outils éclairés par des données probantes qui peuvent vous aider à évaluer votre situation.
Il n’est pas du tout surprenant que l’isolement social et la solitude nuisent de manière significative à la santé physique et mentale. Ils peuvent également conduire à une mort prématurée.
Le manque de liens sociaux peut faire en sorte de modifier votre vie : vous pourriez être moins actif, prendre moins bien soin de votre hygiène, dormir moins bien et adopter des comportements plus à risques comme de boire de l’alcool en excès. Il se pourrait que vous commenciez à souffrir de détresse psychologique, y compris un niveau de stress accru, du désespoir et que vous trouviez moins de sens à votre vie. Et vous pouvez cesser de suivre les conseils médicaux, y compris ne plus prendre vos médicaments, ne plus suivre de régime alimentaire et ne plus faire d’exercices. Tous ces comportements peuvent faire en sorte de modifier les marqueurs biologiques, soit l’inflammation, l’hypertension artérielle, des modifications de l’expression génétique. Le résultat est l’apparition de la maladie. Voici quelques faits liés aux risques liés à la maladie :
Nous ne pouvons pas très bien estimer le coût social lié à l’isolement social et à la solitude. Mais, nous savons pertinemment que les personnes solitaires font davantage appel aux services d’urgence. Bâtir des communautés qui font la promotion de l’intégration et de la mobilisation à tous les âges peut aider les dérives individuelles et protéger le système de santé.
Alors que les problèmes tels que l’isolement social et la solitude sont des problèmes publics systémiques évidents liés à la santé qui affectent un grand nombre de personnes, ces dernières ont à leur portée certains moyens pour prévenir l’isolement social ou améliorer leur situation.
La possibilité que les restrictions en matière de santé publique aggravent la solitude vécue par les aînés en particulier préoccupait les instances de la santé publique. Les données disponibles indiquent que cela pourrait s’avérer exact. On constate que les résultats de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) font état d’une croissance marquée de la solitude en période prépandémique comparativement à la première année de la pandémie (d’avril à décembre 2020). La solitude chez les femmes de 65 à 75 ans a augmenté de 67 % et de 37 % chez celles de 75 à 85 ans. Chez les hommes, l’augmentation s’élevait à 45 % pour la strate des 65 à 75 ans et à 33 % pour la strate des 75 à 84 ans.
Le rapport NIA conclut en donnant cinq recommandations clés pour orienter les responsables politiques et les organismes qui œuvrent pour réduire la solitude et l’isolement social au Canada.
Le programme de subventions de la Fondation RTOERO est axé sur les programmes novateurs et la recherche-action afin d’améliorer les soins de santé des personnes âgées, d’augmenter la mobilisation sociale et de lutter contre l’âgisme. L’isolement social est l’un des volets de notre financement. Nous soutenons dans le cadre de notre travail la transmission du savoir depuis les enseignements tirés de la recherche et des projets auxquels nous prenons une part active. Nous nous efforçons de bâtir une société dans laquelle les personnes âgées vivront dans la dignité et le respect.